Un lieu pour explorer sa spiritualité
Dans la lumineuse salle de la maison aux volets bleus du Grand-Lancy, les vibrations d’un bol tibétain résonnent doucement. En cercle, une quinzaine de personnes ferment les yeux et s’inclinent en silence avant de se relever, les paumes tournées vers le ciel. Ce n’est pourtant pas un moine bouddhiste qui guide cette séance, mais le pasteur Nils Phildius, chargé de ce ministère pionnier de l’EPG depuis 2016. Après un chant collectif et la lecture d’un extrait du journal Une vie bouleverséed’Etty Hillesum, une méditation guidée invite chacune et chacun à vivre pleinement la dégustation consciente d’un morceau de pain et d’un verre de jus de raisin. Ce rituel observé dans une perspective non duelle sera approfondi lors du weekend final de l’atelier. Puis vient un temps de silence. «Ce qui compte, c’est de laisser émerger une gratitude simple pour ce qui est. Une façon de reconnaître que, dans les gestes humbles, peut se révéler quelque chose de plus vaste», relève le ministre. Chacun·e prend ensuite un temps d’écriture pour laisser descendre en soi l’écho de ce qui s’est vécu: «Comment j’ouvre les mains?» «En quoi cette expérience me nourrit-elle?» «Quelles mémoires réveille-t-elle en moi?»
Approche chrétienne non duelle
Ouvert à toutes les personnes en quête de sens, de présence à soi ou de transformation intérieure, l’atelier accueille des profils variés, indépendamment de leur parcours, de leur ancrage spirituel ou de leur origine. Certain·es viennent chaque mardi des cantons de Vaud, de Neuchâtel, de Fribourg ou même de la France voisine, précise encore Nils Phildius.«Je suis cet atelier depuis deux ans. Il s’adresse à des personnes qui – comme moi – se sont éloignées de l’Église institutionnelle. Non dogmatique, cet atelier peut répondre aux questions spirituelles contemporaines», confie une septuagénaire de Carouge. Une autre participante évoque «l’ouverture du cœur» que lui ont permis de vivre ces rencontres.
Le programme comprend également deux retraites et un accompagnement spirituel individuel bimestriel. Méditation, silence, créativité, travail corporel, écoute intérieure, chants, prière silencieuse, rituels: la diversité des pratiques invite à vivre une expérience intérieure ancrée dans la tradition chrétienne, mais revisitée sous un angle non duel. Peu à peu, le groupe devient un espace de confiance et de transformation partagée. À l’automne, l’atelier entamera déjà sa 10e année. «Le parcours évolue chaque fois, en s’enracinant toujours davantage dans une relation au Vivant et dans une écospiritualité incarnée», souligne Nils Phildius.